Dans une allocution, le Premier ministre vient d’indiquer qu’à minuit ce 14 mars seront fermés les « commerces non essentiels ». La phase 3 enclenchée, la France bascule dans une nouvelle série de mesures pour faire face à l’accélération « de la diffusion du virus », a indiqué Édouard Philippe.
Les commerces concernés sont désignés comme « non indispensables à la vie du pays ». Ceux qui ne sont donc pas essentiels — restaurants, cafés, cinémas, discothèques. Selon Matignon, il importe « d’éviter au maximum de se rassembler, limiter les réunions amicales et familiales ». De même, les transports en commun ne devraient servir que pour se rendre au travail, uniquement si la présence physique est indispensable.
Si les lieux de culte maintiennent leur ouverture, cérémonies et rassemblements « devront être reportés ». L’activité économique pour « les magasins d’alimentation, les pharmacies, les stations essence, les banques, les bureaux de tabac et de presse » restera maintenue.
Sur la base des simulations de la progression de l'épidémie, j’ai décidé, en lien avec le président de la République, la fermeture à compter de ce soir minuit de tous les lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays. #COVIDー19 pic.twitter.com/BuXrrdWKAA
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) March 14, 2020
Les élections municipales se tiendront comme prévu. Un point qui continue d’intriguer l’opinion : comment considérer que les bureaux de vote pourraient être exempts de risques de propagation ?
Alors que les bibliothèques partout dans le pays ont déjà annoncé leur fermeture — certaines dès le 14 mars, d’autres à partir du 16, pour des périodes de trois semaines, voire sine die.
Oh, comme nous aimerions apprendre que grâce au confinement imposé par le coronavirus, de peur de manquer de lectures d’innombrables citoyens ont envahi les librairies et font des provisions de livres !
— bernard pivot (@bernardpivot1) March 14, 2020
Dans ces circonstances, la fermeture des librairies devient inévitable, avec des conséquences économiques redoutables. Clément Ribes, directeur des éditions Bourgois commente, depuis Twitter : « Une pensée pour tous les libraires de France ce soir — avec ce boulevard pour Amazon, cela va être dur pour nous tous ensuite. » Certains n’ont d'ailleurs pas hésité à choisir de proposer une ouverture exceptionnelle en nocturne, jusqu’à minuit.
La réaction de l’exécutif survient après la hausse de la contamination, avec 4500 cas désormais avérés, et 91 décès constatés. Un nombre qui a doublé en l’espace de 72 heures, indiquait Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Dans le monde, on dénombre 153.000 cas, dont la moitié ont été guéris.
mise à jour 15 mars - 10h15 :
On pourra toutefois s’interroger, en regard de l’arrêté publié ce 15 mars, sur les notions d’essentiels et indispensables. Le gouvernement indique en effet qu’« il y a lieu de fermer les lieux accueillant du public non indispensables à la vie de la Nation tels que les cinémas, bars ou discothèques ; qu’il en va de même des commerces à l’exception de ceux présentant un caractère indispensable comme les commerces alimentaires, pharmacies, banques, stations-service ou de distribution de la presse ».
Presse, plutôt que librairie ? Un choix éminemment délicat… Garantir l'accès à l'information papier à l'heure du web serait une notion suffisante ?
Mise à jour 2 - 19h :
Les premières réactions des libraires se font sentir, avec beaucoup de prudence.